Paris, le vendredi 14 décembre 2018 –
Répondant à l’appel des Amis de la Terre France et d’Action
Non-Violente COP21, 912 citoyens ont convergé de la France entière pour
participer au nettoyage géant de l’agence centrale de Société Générale,
le jour de la fin de la COP24. Malgré une violente répression policière
et un militant arrêté, les activistes sont déterminés à se faire
entendre de la banque pour qu’elle mette fin à ses soutiens aux énergies
fossiles et en priorité au gaz de schiste, et ont annoncé qu’ils
allaient nettoyer les 150 agences parisiennes de la banque dans la
journée.
À 10 heures ce matin,
912 personnes se sont réunies devant l’agence centrale de Société
Générale boulevard Haussmann à Paris. Équipées de balais, d’éponges, de
serpillères, de seaux, elles se sont présentées déterminées à mener une
opération de nettoyage géante non-violente de la banque championne des
énergies sales.
Les forces de l’ordre massivement présentes sur place
ont violemment réprimé les tentatives de nettoyage en poussant, évacuant
et gazant les activistes.
Gabriel Mazzolini, des Amis de la Terre, en
charge de dialoguer avec la police pour s’assurer du bon déroulement de
l’action, a été arrêté.
Lorette Philippot, des Amis de la Terre, s’indigne : “Le
masque tombe : le jour de la clôture de la COP24, le gouvernement
français qui se prétend leader du climat sur la scène internationale,
gaze et arrête les militants non-violents qui viennent dénoncer la
responsabilité de Société Générale dans le dérèglement climatique.
L’image qu’il offre sur la scène internationale est indigne : celui d’un
gouvernement qui, au lieu de prendre les mesures qui s’imposent pour
lutter contre le dérèglement climatique, réprime violemment la
mobilisation des citoyens. Notre détermination n’en est que plus
renforcée : nous allons nettoyer les 150 agences de Société Générale de
Paris dans la journée.”
Jon Palais, d’ANV-COP21, explique les raisons de cette mobilisation hors norme : « L’état
d’urgence climatique et social exige une réponse de la part des grands
responsables économiques et financiers, et Société Générale figure en
haut de cette liste. Elle finance massivement le dérèglement climatique,
via les soutiens qu’elle accorde continuellement aux énergies fossiles
les plus destructrices pour la planète [1].
Le succès de cette mobilisation montre la détermination des citoyens à
lutter contre une politique de profit qui ignore totalement le bien
commun ».
Devant des activistes
clamant les slogans “SoGé : on veut nettoyer”, “La police, avec nous,
on fait ça pour vos enfants”, plusieurs intervenants dont Jason Opeña
Disterhoft, du Rainforest Action Network, venu des Etats-Unis, ont
rappelé la responsabilité de Société Générale dans le développement du
gaz de schiste.
Société Générale est
en effet la première banque au monde à financer l’exportation du gaz de
schiste nord-américain, avec 1,1 milliard de dollars de financements
accordés en 2017 à des projets de terminaux d’exportation de gaz
liquéfié (GNL) outre-Atlantique [2].
Lorette Philippot, des Amis de la Terre, poursuit : «
Société Générale va devoir choisir son camp : celui du climat ou celui
de politiques comme Donald Trump, qui font obstacle aux efforts de lutte
contre le dérèglement climatique. La COP24 qui s’achève aujourd’hui en
Pologne a été profondément marquée par l’opposition des États-Unis à la reconnaissance par les 196 Parties des conclusions du dernier rapport du GIEC [3]. C’est précisément de cette irresponsabilité la plus totale que nous demandons à Société Générale de se désolidariser ».
Les activistes
appellent Société Générale à mettre un terme à ses soutiens au gaz de
schiste, et en priorité au projet Rio Grande LNG [4]. Ils demandent
également la libération immédiate du militant arrêté.
[1] et [2] www.ran.org/bankingonclimatechange2018
Ces projets constituent un maillon clé de la politique de « dominance énergétique » de l’administration américaine, qui souhaite acheminer sa
surproduction de gaz de schiste à travers le monde, et notamment vers
l’Europe et la France – où la fracturation hydraulique est interdite
depuis 2011.
[4] Rio Grande LNG,
situé au sud du Texas, est l’un des nombreux projets soutenus par
Société Générale. La banque est actuellement en charge d’aider
l’entreprise à structurer le projet et de mettre autour de la table les
financeurs, un rôle décisif qui permettra la levée des 20 milliards de
dollars nécessaires à la construction de l’immense complexe gazier.
Celui-ci contribuerait à émettre autant que 44 centrales à charbon et
menace les conditions de vie des communautés locales et des peuples
autochtones. C’est d’ailleurs en raison de l’empreinte carbone du GNL
issu du gaz de schiste que BNP Paribas a décidé en octobre 2017 de
retirer tous ses soutiens au secteur . www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/climate-finance-day-bnp-credit-agricole-et-societe-generale-comment-les-banques-francaises-prennent-le-virage-vert-146597.html
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