vendredi 5 février 2021

Des nouvelles de la Meuhse

 


Cigéo : 100% de dangers, 0% de bienfaits

Les collectifs et associations locales lancent la campagne visuelle "BONS BAISERS (atomiques ?) de Meuse/Haute-Marne", alertant sur les principaux risques à courir si l’Andra obtient l’« utilité publique » puis l’autorisation de lancer l’enfouissement des déchets nucléaires à Bure. Ils appellent les pouvoirs publics à ne pas céder au passage en force de Cigéo qui se prépare.

Première inquiétude (1/5) : L’Andra a beau accumuler années d’étude et fausses certitudes, des risques majeurs existent, impossibles à résoudre …

L’Autorité environnementale a rendu début janvier 2021 un avis très critique sur l’anticipation bien trop lacunaire par l’Andra des risques – technologiques, environnementaux et socio-économiques - de la méga-poubelle atomique. Cet avis corrobore ce qui nous mobilise depuis des années. 

Risque d’incendie et d’explosion, de corrosion des colis ou encore intrusions futures dans le stockage : Cigéo ne retiendra pas longtemps la radioactivité enfouie

Pour l’Autorité environnementale, les risques technologiques majeurs étudiés ne sont pas « appréciés » par l’Andra à leur juste valeur, alors que la sûreté et la sécurité à court, moyen et long termes de ce projet sont des facteurs déterminants de son utilité publique.
Il manque un réel rapport de sécurité et à ce stade d’avancement du projet, cela est très inquiétant. Ces problématiques ne seront pas résolues en quelques mois : comment le projet Cigéo peut-il prétendre à l’utilité publique ?

Ressource géothermique : elle existe et il faut reprendre en urgence des études pour la caractériser

L’Andra a mis tout en oeuvre pour cacher, puis nier cette ressource souterraine, qui aurait dû empêcher l’installation du laboratoire de Bure (Guide de sûreté de l'Autorité de sûreté nucléaire). L’Autorité environnementale recommande la reprise des études car continuer à ignorer son existence pose deux problèmes majeurs. La sûreté du centre de stockage est compromise si les générations futures partent à la recherche d’eau chaude un jour : l’Autorité environnementale en fait une question essentielle à résoudre pour une éventuelle autorisation. Et l’installation de Cigéo engendrerait un lourd manque à gagner : cette ressource pourrait aussi être exploitée pour produire de l'électricité et constituer une chance de développement unique et durable pour le territoire.

Stabilité du sous-sol : elle est remise en question

L’Andra affirme depuis toujours que la couche géologique dans laquelle Cigéo sera creusé est “asismique”. Pourtant l’Autorité environnementale remet en question cette certitude, en s’appuyant sur la remise en cause de la carte sismique de France, suite au glissement d’une faille considérée comme « éteinte » du Teil (Ardèche, 2019).
Si le sous-sol bougeait, que deviendrait le soi-disant “coffre-fort géologique", proche du fossé tectonique de Gondrecourt (à 2 km) ? Que risquent alors les populations ?

Pas de retour en arrière possible, si Cigéo est autorisé

La réversibilité n’est pas vérifiée selon l’Autorité environnementale. Infaisable techniquement, l’Andra ne prévoit pas dans son projet Cigéo la récupération ultérieure des colis de déchets stockés. De récents exemples d’accidents dans des centres d’enfouissement de matières dangereuses (Stocamine en Alsace, Wipp aux Etats-Unis) démontrent qu’il est impossible et/ou trop coûteux d’aller rechercher des colis endommagés, donc d’agir sur la dispersion des polluants chimiques et radioactifs et sur la contamination des nappes phréatiques et du sous-sol. L’autorisation de Cigéo impliquerait un véritable saut dans l’inconnu, dangereux dès le début de son exploitation et pour des millénaires.

La population doit être –réellement- informée de ce qui se prépare, au présent et au futur, et doit retrouver le droit de participer aux choix qui la concernent en premier lieu.
Outre cette campagne visuelle, les collectifs et associations de la Coordination Stop Cigéo interpellent par courrier, dès la semaine prochaine, de nombreux élus locaux et nationaux ainsi que diverses instances quant à la suite à donner à la demande de déclaration d'utilité publique (DUP) remise en question par l'Autorité environnementale.