jeudi 14 avril 2016

Alternatibazar au Bazacle

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Etat d'urgence climatique oblige !
                      le Climat est au coeur de la résistance 


Le 29 avril à 19h00

Le 30 avril à 14h30

Le 1er mai à 15 h00



Plus d'infos : https://alternatiba.eu/toulouse/2016/04/01/village-alternatives-bazar-au-bazacle/

mardi 12 avril 2016

De la COP21 au sommet pétrolier de Pau : lancement d’une stratégie d’action non-violente et déterminée pour le climat

De la COP21 au sommet pétrolier de Pau : lancement d’une stratégie d’action non-violente et déterminée pour le climat

Le sommet du pétrole offshore MCEDD (1), organisé dans le fief de Total à Pau, a été bloqué et perturbé par des militants climat pendant trois journées d’affilée, du 5 au 7 avril 2016. Des vagues d’actions non-violentes et déterminées ont permis de créer des conditions d’anormalité autour de cette rencontre entre les plus grandes compagnies pétrolières comme Total, Shell, BP ou ExxonMobil et des exploitants offshore, montrant ainsi qu’après la COP21, certaines choses ne peuvent plus se dérouler comme avant, et ouvrant la voie à une nouvelle séquence de mobilisation pour le climat.
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Dès le premier jour du sommet MCEDD, plusieurs groupes d’activistes sont parvenus à franchir le dispositif de sécurité, ouvrant les accès à 300 militants qui ont occupé l’esplanade du bâtiment pendant toute la journée
Bloquer le sommet du pétrole offshore pour enclencher « l’après-COP21 »
C’est le mouvement Action Non-Violente COP21, créé quelques mois avant la COP21 (2), qui a lancé l’appel à bloquer le sommet MCEDD. L’appel n’a été lancé que le 26 février 2016 (3) et pourtant, en seulement six semaines, cette campagne de mobilisation a rassemblé plus de 500 activistes climatiques, en pleine semaine, dans le « Camp Sirène », un camp climat installé au Village Emmaüs Lescar-Pau pendant 7 jours d’affilée, et a permis de mener des actions directes non-violentes massives et déterminées pendant les trois journées du sommet.
Cette mobilisation climat s’inscrit dans la suite logique de la mobilisation COP21. L’objectif était non seulement de bloquer ce sommet, mais aussi d’enclencher une nouvelle phase d’action « post-COP21 » autour de la logique suivante : faire appliquer les engagements – pris par les États du monde entier dans l’Accord de Paris –  de contenir le réchauffement climatique en deça de +1,5°C ou +2°C maximum.
Action non-violente et déterminée
Les actions pour bloquer et perturber le MCEDD ont toutes été menées à visage découvert, de manière à la fois strictement non-violente et très déterminée. Certaines actions ont même été particulièrement offensives, notamment les actions de franchissement pour pénétrer dans le site du Palais Beaumont où se tenait le MCEDD, et qui était protégé en permanence par un dispositif policier et des clôtures de sécurité de 2 mètres de haut. Des groupes de dizaines d’activistes, serrés les uns contre les autres en blocs compacts, progressant au pas de course vers le Palais Beaumont et renversant les barrières de sécurité avant de traverser les lignes des forces de l’ordre pour atteindre les accès du centre de congrès ont été particulièrement spectaculaires (4).
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Franchissement des barrières et des lignes des forces de l’ordre au premier jour de l’action. Les activistes de la première ligne étaient équipés de boucliers en mousse et de rembourrages en paille. D’autres activistes avançaient en se versant de la peinture sur eux-mêmes afin de déstabiliser les forces de l’ordre.
Pour autant, les militants n’ont jamais usé de violence contre les policiers ou les congressistes, et n’ont à aucun moment répondu par la violence physique ou verbale aux coups de matraques et aux gazages qu’ils ont subis, et s’efforçaient même constamment d’établir le dialogue avec les policiers et les gendarmes pendant les trois journées d’actions. Les activistes répondaient aux violences policières en scandant « La police doucement ! On fait ça pour vos enfants ! » et en chantant le refrain d’HK « Sans haine, sans arme, sans violence ».
D’autres actions d’interposition physique ont eu lieu comme le blocage des portails d’un hôtel 5 étoiles où étaient hébergés les plus hauts responsables des compagnies participantes au MCEDD, afin de les empêcher de se rendre au sommet, ou encore le blocage d’un camion logistique de l’organisation du sommet.
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Deux activistes immobilisent un camion logistique à l’entrée du MCEDD en bloquant leurs bras sous le véhicule
Des activistes ont également déjoué les trois niveaux de sécurité du Palais Beaumont et sont parvenus à s’infiltrer à l’intérieur même du bâtiment, pour s’enchaîner sur la scène juste avant les discours d’ouverture dès le premier jour. Les activistes se sont alors exprimés pendant dix minutes devant tous les congressistes dès le début du sommet, changeant du tout au tout le contenu du programme prévu par les pétroliers ! Plusieurs congressistes nous diront par la suite avoir particulièrement apprécié cette prise de parole, et être sensibles tant au message exprimé qu’au choix de la non-violence pour les actions menées tout au long du sommet.
Les rapports de force et les rapports de conscience
Plusieurs actions ont permis de bloquer effectivement le sommet de manière temporaire, bloquant des dizaines de congressistes à l’extérieur, et en dissuadant d’autres qui faisaient demi-tour. Si le sommet a malgré tout pu se maintenir tant bien que mal pendant les trois journées, il s’est déroulé dans des conditions complètement anormales en raison des dispositifs policiers permanents, des perturbations incessantes, de la répression policière sur les militants, et du projecteur médiatique qui s’est pointé sur le Palais Beaumont pendant toute la durée du sommet.
Si les actions non-violentes offensives ont provoqué des réactions de répression policière et de forts moments de tension, l’attitude non-violente et la recherche permanente du dialogue de la part des militants, tant avec les forces de l’ordre qu’avec les congressistes, ont permis de nombreux échanges, y compris pendant les moments les plus surréalistes comme les blocages et les délogeages.
Nous croyons en la force de persuasion.
Si les actions non-violentes ont ébranlé le dispositif policier, elles ont aussi ébranlé certaines certitudes. Jusqu’au dernier jour, quand les congressistes sont sortis du Palais Beaumont, nous étions encore présents pour leur proposer de discuter avec eux, ce que la plupart ont accepté. Ces échanges avec les congressistes et les forces de l’ordre ont peu à peu permis de faire évoluer les regards qu’ils portaient sur nous, nous faisant sentir que notre message avait une certaine portée, et que nous faisions tomber des barrières psychologiques, parfois de manière aussi spectaculaire que quand nous renversions les barrières de sécurité. Convaincus que c’est aussi dans les consciences qu’il faut faire bouger les lignes, il y a eu de la part des militants une volonté impressionnante de convaincre, et pas seulement de bloquer. L’un de nous s’est adressé à un policier avec une assurance déconcertante : « bientôt, vous viendrez avec nous, vous savez pourquoi ? Parce que c’est vos propres familles qui seront en face de vous »
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L’attitude déterminée, dans l’interposition comme dans le dialogue, traduit le caractère impérieux de la cause climatique, et confère à l’action contre le changement climatique une légitimité de plus en plus forte, tant vis-à-vis de la presse que de la population. Cela s’est ressenti dans la presse mais également dans la solidarité que la population a exprimé envers notre mobilisation, en nous apportant de la nourriture, en nous fournissant des hébergements et des moyens de transports, et en finançant la campagne via l’opération de « crowdfunding ». Certaines personnes ont également partagé avec nous des informations afin de nous aider à poursuivre la lutte contre les compagnies climaticides, ce qui témoigne là aussi d’une progression des prises de consciences.
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Pendant la chaîne humaine, qui a rassemblé 600 personnes dans le parc du Palais Beaumont

Impact médiatique et politique
Il est à noter que Total – qui accueillait l’événement MCEDD – est un acteur économique majeur et respecté dans la région, revendiquant des milliers d’emplois et subventionnant de nombreuses activités locales. Les différentes actions menées en opposition au sommet ont pourtant provoqué un débat au niveau de la région de Pau, notamment grâce à la presse locale, qui a couvert la mobilisation de manière quotidienne et en relayant largement les revendications des militants. Deux personnalités politiques locales se sont affrontées, par tribunes interposées dans la presse : le député des Pyrénées-Atlantiques David Habib et le maire de Billère Jean-Yves Lalanne – tous deux membres du PS –, le premier qualifiant les activistes d’ « extrémistes » et de « fous » (5), et le second réagissant en saluant « l’intelligence humaine, l’humour et la créativité » des organisateurs de ces actions « utiles et nécessaires » (6).
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Article de La République des Pyrénées (6)
Dès le lendemain des actions menées contre le MCEDD, vendredi 8 avril, la ministre de l’environnement Ségolène Royal a annoncé à l’occasion de la deuxième conférence nationale de l’océan un « moratoire immédiat sur la recherche d’hydrocarbures en Méditerranée » et déclaré qu’elle n’accorderait « plus aucun permis d’exploration, ni dans les eaux territoriales, ni sur le plateau continental ». Pour le quotidien Le Monde du dimanche 10 avril, cette annonce « sonne comme une réponse aux préoccupations (…) des militants écologistes qui ont tout mis en oeuvre pour perturber la rencontre des grandes compagnies pétrolières et gazières à Pau, à l’occasion du sommet Marine, Construction and Engineering sur le pétrole offshore et le forage en eau profonde, du 5 au 7 avril ». (7)
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Die-in rassemblant 600 personnes le dernier jour de la mobilisation
Un dispositif de relai médiatique particulièrement massif et diversifié
Plusieurs journalistes ont été embarqués, leur permettant d’avoir des images depuis le cœur des actions, mais de nombreux militants ont aussi participé aux opérations en tant que média-activistes, nous permettant d’avoir nos propres images. Le nombre de média-activistes a permis de couvrir la quasi-totalité des lieux des actions en photos et en vidéo, certaines actions étant menées simultanément à plusieurs endroits. Cela a aussi permis une grande réactivité de la communication, et même un véritable direct, certains militants ayant filmé les actions des heures durant en les diffusant directement sur internet. C’est ainsi que certaines personnes ont pu suivre des journées entières d’action depuis leurs ordinateurs ! Ces vidéos en direct étaient complétées par des live-tweets qui permettaient de diffuser à la fois des informations complémentaires, des photos et de courtes vidéos.
La réactivité des photographes et des vidéastes « classiques » était également de mise puisque des albums photos ont été diffusés à la fin de chaque journée, tandis que les vidéastes montaient toute la nuit pour pouvoir diffuser des vidéos finalisées dès le lendemain de chaque action. Ce dispositif permet de multiplier l’impact des mobilisations, en témoigne la vidéo de la première journée d’action qui a totalisé 270 000 vues en seulement 24 heures ! (8) Pendant les opérations elles-mêmes, un tel dispositif apporte également une protection supplémentaire pour les activistes, les caméras, appareils photos et smartphones dissuadant certains agents des forces de l’ordre d’utiliser une violence disproportionnée contre les militants.
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Blocage d’un des accès du Palais Beaumont, au troisième jour d’action.
Urgence climatique et stratégie de l’action non-violente
Ce mode d’action à la fois 100 % non-violent et très déterminé tire sa spécificité de deux éléments : d’une part une conscience de la nature précise du changement climatique, et d’autre part une approche stratégique de l’action non-violente.
Notre détermination tient au fait que nous avons compris qu’un réchauffement climatique de 4°C ou 5°C, que nous sommes actuellement en train de provoquer, correspond à l’ordre de grandeur d’un changement d’ère géologique, qui rendrait la planète littéralement inhabitable pour l’homme et la plupart des espèces vivantes. Avant même un tel réchauffement, le franchissement du seuil d’impact majeur des 2°C aurait des conséquences catastrophiques non seulement sur les générations futures, mais aussi pour les enfants qui naissent aujourd’hui même. L’exploitation de toutes les énergies fossiles disponibles sur la planète provoquerait quant à elle un réchauffement de 9°C, selon Michael Greenstone, professeur à l’Université de Chicago et ancien chef économiste de la Maison Blanche, qui précise : « à + 9°C, nous sommes tous carbonisés ». (9) Cette conscience que le changement climatique est un enjeu central pour l’humanité nous fait alors envisager l’action de désobéissance civile et l’action de confrontation non-violente sous un autre jour, et les rend à nos yeux profondément nécessaires et parfaitement légitimes.
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Banderole enflammée par les militants devant le Palais Beaumont, où se tenait le MCEDD, sous la protection permanente des forces de l’ordre.
Un défi que nous sommes en mesure de relever
Face à ce constat alarmant de la situation climatique, nous échappons pourtant au défaitisme, au désespoir ou au déni. Nous savons d’une part que les alternatives pour des modes de vie qui émettent radicalement moins de gaz à effet de serre existent bel et bien, qu’elles sont déjà à notre portée, et qu’elles peuvent en plus contribuer à créer un monde plus juste et plus humain, plus solidaire et plus équitable. Nous savons qu’elles ne suffisent pas encore à régler le problème climatique que parce qu’elles ne sont pas encore généralisées à une échelle de masse. D’autre part nous croyons en la pertinence de la stratégie de l’action non-violente pour gagner le soutien de l’opinion publique, et pour permettre à la diversité de la population d’agir au sein d’un même mouvement citoyen grâce à la grande diversité des formes d’actions non-violentes.
Nous prenons comme inspiration et comme références des figures comme celles de Gandhi ou de Martin Luther King, ou des mouvements citoyens comme celui des Indignés Espagnols du 15-M. Nous pensons que la stratégie et la philosophie de l’action non-violente peuvent impulser un mouvement citoyen large, à la fois radical et populaire, capable de relever le défi climatique : un mouvement « à la Martin Luther King pour le climat ».
10 Lecture de Strate¦ügie non-violente de JM Muller DSC_0004 - recadre¦ü
Pendant l’occupation de l’esplanade du Palais Beaumont, au premier jour de l’action, une militante a lu à haute voix, au mégaphone, un extrait d’un livre de référence : « Stratégie de l’action non-violente », de Jean-Marie Muller (1972)
Une mobilisation non-violente de masse, appelée publiquement à l’avance
Le choix d’appeler à bloquer le sommet publiquement, et à l’avance, a des avantages et des inconvénients. Cela a permis de mettre la pression pendant les six dernières semaines sur les organisateurs du sommet, et ainsi de créer à l’avance des conditions d’anormalité. C’est également une manière d’annoncer le type d’action qui sera mené : le fait d’appeler publiquement montre que l’action de désobéissance civile est pleinement assumée, et c’est aussi une manière d’annoncer dès le départ que les actions seront menées à visage découvert et de manière non-violente. Cela montre aussi une détermination certaine, car nous savons très bien qu’une telle annonce entraîne inévitablement un renforcement de la sécurité autour du sommet, et que cela nous prive de l’effet de surprise, avec lequel nous aurions pu bloquer dès le petit matin tous les accès du sommet avec un groupe beaucoup plus réduit de militants, en déjouant un service de sécurité habituel plus réduit, et non pas un dispositif policier massif. L’effet de surprise est d’autant plus réduit pour nous qu’il est très facile pour les policiers de s’infiltrer dans le camp climat pour recueillir les informations de tous les briefings généraux et des différents groupes de travail, en s’inscrivant au camp climat et en se faisant passer pour un volontaire.
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Un groupe de plusieurs dizaines d’activistes approchant du Palais Beaumont, au pas de course, en scandant « état d’urgence climatique ! », au troisième jour d’action
Car c’est là la spécificité qu’implique le choix d’une action de masse appelée publiquement à l’avance : tout le monde peut s’inscrire, et il y a eu de nombreuses personnes inscrites que nous n’avions jamais rencontrées auparavant. Cette situation ne permet pas de partager toutes les informations sur les actions avec l’ensemble des participants. Il faut trouver un équilibre entre la confidentialité qui garantit la faisabilité d’une action, et le partage d’informations pour instaurer la confiance avec les militants, et pour qu’ils soient très clairement informés des risques physiques et juridiques qu’ils encourent. On donne ainsi les informations générales sur le type d’action qui sera menée, les risques encourus, les objectifs politiques et la stratégie générale, et on ne révèle les objectifs tactiques précis qu’au dernier moment. Cela nécessite une grande confiance des militants envers les coordinateurs des actions.
L’appel public à l’avance a des avantages spécifiques. Le premier étant précisément le fait que cela permet d’intégrer de nouvelles personnes, et de ne pas rester en cercle fermé entre activistes qui sont déjà en lien, qui ont l’avantage de se connaître, mais qui ont la limite d’être moins nombreux. Cela va dans le sens d’un mouvement de masse. De nombreuses personnes qui sont venues participer aux actions de blocage n’avaient jamais mené d’actions de désobéissance civile ou d’actions non-violentes auparavant. Des formations ont été animées pendant le camp climat, notamment sur l’attitude non-violente, les techniques et la stratégie d’action, les risques juridiques, le changement climatique.
Dimension collective de la préparation des actions et de la vie sur le camp climat
Un esprit collectif se crée, un groupe solidaire se forme, la confiance s’établit entre les militants et les coordinateurs des actions, et entre les militants entre eux. Informées et conscientes du dispositif policier, des risques juridiques et des risques physiques liés à la répression, de nombreuses personnes ont franchi pour la première fois le pas de la désobéissance civile, avec une grande détermination, qui n’a pas flanché après les coups de matraque et les jets de gaz lacrymogènes. C’est ainsi qu’on a vu les jours suivants des militants avec des béquilles ou un œil bandé revenir franchir les barrières et les lignes des forces de l’ordre.
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Au premier jour d’action, de nombreux coups de matraque et de jets de gaz lacrymogènes ont été infligés aux militants pour les repousser de l’esplanade du Palais Beaumont… en vain : les militants se sont assis et sont restés en place toute la journée jusqu’à la sortie des congressistes.
La grande diversité des militants présents sur le Camp
Se sont côtoyés sur le Camp Sirène des militants de tous âges même si majoritairement jeunes, des femmes, des hommes, des actifs, des étudiants, certains compagnons d’Emmaüs, des personnes en somme issues de différentes classes sociales, toutes venues avec l’objectif de bloquer coûte que coûte le sommet. La scène surréaliste de Mathieu, en déambulateur, avançant de manière complètement déterminée vers la ligne des forces de l’ordre, médusées, a forcé l’admiration de toutes et tous et restera longtemps dans nos mémoires. Cette diversité, cette représentativité, est une qualité cruciale pour un processus comme ANV-COP21 qui vise à construire un mouvement citoyen de masse, à la fois radical et populaire.
L’avantage tactique de l’action de masse
À moins nombreux, nous n’aurions pas pu réussir à déborder le dispositif policier. Mais à plus nombreux, ce que nous serons bientôt, nous aurions pu bloquer entièrement le sommet. Le fait que nous soyons nombreux nous donne également davantage de légitimité aux yeux de l’opinion publique, et c’est aussi ce qui permet d’étendre encore la diversité des participants. Cela invite davantage de monde à se reconnaître en nous, dévoilant une facette ouverte et accessible de notre mouvement intégrant activistes spécialistes et citoyens sensibles aux questions climatiques.
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Mathieu, en déambulateur, s’est avancé le premier face une ligne de forces de l’ordre se préparant à repousser les activistes entrés à l’intérieur du périmètre du Palais Beaumont.
D’autant que pour des actions menées à 100 ou 200 activistes, comme celles qui ont été menées contre le MCEDD, c’est toute une série d’autres équipes qui ont oeuvré en périphérie pour en assurer le bon déroulement : équipes médicales installées à proximité des sites de l’action, un groupe juridique et un groupe de communication actifs en permanence, des équipes assurant la logistique des actions comme le transport, et encore d’autres équipes assurant la logistique du camp climat qui devait pouvoir accueillir les activistes à leur retour. La grosse organisation que supposent les actions de masse est également un avantage car elle permet à certains militants de ne pas s’exposer aux risques physiques et juridiques, tout en jouant un rôle indispensable à la réussite des actions.
L’émergence d’une nouvelle génération militante, au travers d’une méthode efficace
La campagne de mobilisation Stop-MCEDD lancée par ANV-COP21 a rapidement rassemblé une dizaine d’autres organisations présentant une convergence originale autour du thème du climat et des océans : Alternatiba et les Amis de la Terre qui ont mené – avec ANV-COP21 – l’essentiel du travail de mobilisation des forces militantes, Bizi qui a servi de quartier général pendant tout le mois qu’a duré la préparation de cette mobilisation, le Village Emmaüs Lescar-Pau qui a apporté une précieuse aide logistique et accueilli sur son site le camp climat pendant une semaine, Nation Océan qui a fourni une expertise sur le fond de la campagne, 350.org qui a aidé à la communication et lancé une pétition en ligne (10), les Chrétiens Unis pour la Terre qui ont mené une action de jeûne pour le climat devant le siège de Total à la Défense, Attac qui a participé aux conférences et aux interventions publiques et qui a produit une vidéo marquante d’appel à mobilisation (11), Surfrider Foundation Europe au niveau du plaidoyer et de la préparation d’un happening public, Nicolas Hulot réalisant une vidéo expliquant pourquoi refuser les forages d’hydrocarbures offshore, Friends of the Earth International et Greenpeace apportant également leur soutien de diverses manières.
La préparation de la mobilisation et des actions
Elle a été menée par un groupe de coordination d’une vingtaine d’organisateurs, s’appuyant sur le réseau des groupes locaux d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (dans lesquels on retrouve d’ailleurs des militants des diverses organisations partenaires). Il est étonnant de constater que la plupart de ces organisateurs se sont rencontrés il y a moins d’un an, et que presque tous ont découvert l’action non-violente et la désobéissance civile il y a quelques mois à peine au moment du lancement d’ANV-COP21 ou pendant la COP21.
Pourtant, malgré leur courte expérience, ces organisateurs sont parvenus en l’espace de 6 semaines à coordonner une campagne de communication et de mobilisation, préparer un camp climat, sa logistique et son programme de conférences et de formations, trouver les hébergements et la nourriture nécessaires pour les 500 activistes inscrits sur les 7 jours, préparer et coordonner trois jours de rassemblements publics et d’actions de désobéissance civile, mener une campagne de financement participatif et diverses initiatives permettant au projet de s’auto-financer. Diverses équipes ont été mises en places : médicale, logistique, cuisine, communication, juridique… le tout dans des conditions spartiates : les militants dormaient sous des chapiteaux collectifs ou dans des tentes, sans chauffage, le rythme de travail était très intense et les nuits particulièrement courtes.
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Une des équipes médicales, installée de l’autre côté des grilles du Palais Beaumont pendant l’action de blocage de la troisième journée
Des méthodes de travail empruntées à Alternatiba et Bizi
Un tel résultat obtenu par une majorité de coordinateurs « débutants » tient à une certaine méthode de travail, issue d’Alternatiba et de Bizi. Les organisateurs se sont formés sur le tas ces derniers mois en préparant un Village des alternatives, en participant au Tour Alternatiba ou au Quartier Génial d’Alternatiba pendant la COP21. L’organisation est rigoureuse, on observe de la discipline, un respect de la ponctualité, on privilégie la pratique à la théorie (la pratique créant la conscience), l’apprentissage se fait par l’expérimentation (on apprend à marcher en marchant). Depuis Alternatiba Bayonne en 2013, chaque temps de mobilisation a été l’occasion d’augmenter le nombre de coordinateurs. On observe au travers de cette méthode une formation et une responsabilisation très rapide des militants. Mobilisation après mobilisation, les coordinateurs confient chaque fois des responsabilités à d’autres militants, que l’on retrouve en position de coordinateurs à la mobilisation suivante, et qui confient à leur tour des responsabilités à de nouveaux venus, et ainsi de suite.
Cette méthode rigoureuse permet une efficacité organisationnelle, mais on observe également une ambiance conviviale, des repas organisés sur des grandes tablées, des chants et des slogans rythmant les journées, et des rapports bienveillants entre les gens. Plus les jours passent et plus les émotions sont fortes, l’expérience des actions menées collectivement soudent les gens, forgent un sentiment de fraternité et de solidarité. Un de nos vidéastes a pris la parole le soir du troisième jour d’action pour nous confier qu’en nous voyant à travers l’objectif pleurer et souffrir des brûlures des gaz lacrymogènes, et tenir bon malgré tout, lui-même a été ému aux larmes face à tant de détermination. Chacun trouve du courage et puise dans la force collective des ressources pour résister. Cette force collective donne un immense espoir, et renforce le sens de l’action.
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La détermination des militants était encore plus forte au troisième et dernier jour d’action !
Ça ne fait que commencer !
Vendredi 8 avril, au lendemain de la dernière journée d’action, le débriefing général a rassemblé 150 personnes. Les mains s’agitaient en signe d’approbation au fur et à mesure que les prises de parole se succédaient et que les militants formulaient ce qu’ils retenaient de cette semaine : l’organisation, la méthode, la non-violence, l’urgence climatique, la détermination, les alternatives et la résistance, l’apprentissage, la transmission, le partage, la solidarité, la confiance, l’esprit collectif…
Les participants venus de tous horizons semblent désormais partager une vision, mais aussi une pratique. On sent qu’un type d’action non-violente est en train de se mettre en place, et qu’un état d’esprit collectif est en train de naître. On sent un désir de rapporter quelque chose de ce qui s’est passé à Pau pour le partager de retour chez soi, pour continuer à faire boule de neige. On ressent une inspiration, une énergie, une volonté, un élan, un espoir, et on devine un moment fondateur comme celui qu’on a ressenti à Bayonne le jour du premier Village Alternatiba, organisé le 6 octobre 2013, qui avait été le point de départ de toute une dynamique de re-mobilisation citoyenne pour le climat. Certains parlent d’ailleurs de créer un groupe ANV-COP21 à leur retour chez eux.
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Débriefing général au lendemain de la troisième journée d’action, alimenté par le vélo-sono d’Alternatiba
Autant d’indicateurs positifs qui laissent penser que nous avons peut-être réussi, lors des deux années de mobilisation dans la perspective de la COP21, à construire une dynamique effectivement capable de perdurer au-delà du Sommet de Paris, et de continuer à se renforcer.
Plusieurs rendez-vous donnent d’ailleurs l’occasion de renforcer encore le mouvement dans les mois qui viennent : le sommet international du pétrole le 21 avril à Paris, la semaine Breakfree du 4 au 15 mai (12), Ende Gelände du 13 au 16 mai en Allemagne (13), ou encore la mobilisation antinucléaire d’octobre.
Avant de repartir, les militants ont fait une haie d’honneur pour les compagnons d’Emmaüs Lescar-Pau qui les ont accueillis pendant une semaine dans leur village, puis ont entonné à nouveau ce chant emprunté à HK dès la fin du rassemblement au Champ-de-Mars le 12 décembre, à la fin de la COP21 : « c’est pas fini, pas fini, ça ne fait que commencer ! ».
Par Jon Palais, militant Bizi, ANV-COP21, Alternatiba 11 avril 2016
Voir aussi :
(1) Le « Marine, Construction and Engineering Deepwater Development », un sommet de professionnels de la prospection pétrolière et gazière en eaux profondes : http://mcedd.com/
(2) L’appel « Debout et déterminés pour le climat », signé par des milliers de citoyens, lance le mouvement ANV-COP21 en juin 2015 : http://anv-cop21.org/appel
(3) « Bloquons le sommet du pétrole offshore ! » : http://anv-cop21.org/1282-2/
(4) Technique de franchissement inspirée des techniques de rugby et de mouvements militants comme les Tutti Bianchi ou l’action d’Ende Gelände qui a eu lieu quelques mois auparavant en Allemagne, en août 2015 : http://350.org/fr/ende-gelande-wrap-up/
(5) Habib dénonce “les extrémistes” et “les fous” opposés au congrès du pétrole de Pau, La République des Pyrénées, 6 avril 2016 : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2016/04/06/habib-denonce-les-extremistes-et-les-fous-opposes-au-congres-du-petrole-de-pau,2015997.php?xtmc=p%C3%A9trole&xtnp=1&xtcr=7
(6) Sommet du pétrole à Pau : clash entre Habib et Lalanne, La République des Pyrénées, 7 avril 2016 : http://www.larepubliquedespyrenees.fr/2016/04/07/sommet-du-petrole-a-pau-clash-entre-habib-et-lalanne,2016273.php
(7) Ségolène Royal ne veut plus de recherches d’hydrocarbures en Méditerranée, Martine Valo, Le Monde, 9 avril 2016 : http://www.lemonde.fr/pollution/article/2016/04/09/segolene-royal-ne-veut-plus-de-recherches-d-hydrocarbures-en-mediterranee_4899218_1652666.html#AuTqeLU31wfTTAxp.99
(8) Vidéo Des activistes bloquent le sommet du pétrole offshore sur Facebook : https://www.facebook.com/anvcop21/videos/968185393259786/?pnref=story
(9) Fossiles : dix raisons de sevrer la planète, Isabelle Hanne et Coralie Schaub, Libération, 8 mai 2015 : http://www.liberation.fr/futurs/2015/05/08/fossiles-dix-raisons-de-sevrer-la-planete_1300078
(10) Signer la pétition « Appel de Pau : stop aux forages en eaux profondes ! » ici : http://anv-cop21.org/appel-de-pau-stop-aux-forages-eaux-profondes/
(11) Voir la vidéo réalisée par Attac ici : https://www.youtube.com/watch?v=AjToEVt_EaY
(13) Ende Gelände 2016 : https://www.ende-gelaende.org/fr/

dimanche 10 avril 2016

Stratégie Dracula



C’est la « stratégie Dracula », qui avait permis au mouvement altermondialiste de remporter ses premiers succès (en particulier contre le projet d’AMI). Les vampires sont des êtres de l’ombre. Exposés à la lumière, ils perdent leur pouvoir, se réduisent à un tas de poussière.
Exposer publiquement ce qui se joue dans ce genre d’arènes qui n’est habituellement ouverte aux seul.e.s happy few suffit à gripper les rouages de leurs projets : ceux-ci n’ont de l’avenir que si les opinions publiques en ignorent les tenants et les aboutissements...

Pau : un moment fondateur

Cette mobilisation de Pau est un commencement. Comme l’expliquait Frédéric Lordon, place de la République le 31 mars pour lancer la nuit debout, « il se pourrait bien que nous soyons en train d’accomplir quelque chose ».
Ce quelque chose n’est pas vain : il s’agit de respecter nos engagements et de tenir nos promesses. Les chef.fe.s d’états et de gouvernement ne sont en effet pas les seul.e.s à avoir pris des engagements forts à Paris, lors de la COP21. Nous l’avons également fait : nous avons annoncé que nous nous mobiliserions, partout où ce serait nécessaire, pour faire barrage à la destruction du climat. Parce que nous prenons trop au sérieux la lutte contre le réchauffement climatique pour l’abandonner aux seuls États.
Contrairement à eux, à Pau, nous avons honoré notre promesse. Et nous continuerons de le faire : le 21 avril, à Paris, en marge du « Oil International Summit » qui se tiendra porte Maillot. Et en mai prochain, dans le cadre des actions « Breakfree – Libérons-nous des combustibles fossiles« .
Pau n’est en effet pas une date isolée, une mobilisation sans passé ni devenir. Les trois jours qui viennent de s’achever s’inscrivent dans la même dynamique que les camps actions climat et que les actions de blocage d’infrastructures fossiles. À Pau, nous avons ainsi franchi des barrages policiers en ayant recours à des tactiques utilisés l’été dernier, lors de l’action « Ende Gelaende » de blocage d’une mine de charbon. La boucle est sur le point d’être bouclée, puisque la seconde édition d’Ende Gelaende aura lieu du 13 au 16 mai prochains, dans l’est de l’Allemagne, dans le cadre de la campagne d’actions « Breakfree – Libérons-nous des combustibles fossiles ».
Ende Gelaende avait été un moment fondateur pour de nombreuses et nombreux militant.e.s, en particulier anglo-saxons. La radicalité, la détermination, la puissance, la joie et la tendresse qui ont animé les trois jours de blocage du sommet de Pau laissent peu de place au doute : il s’agit là-aussi d’un mouvement fondateur du mouvement français pour la justice climatique.
C’est le syndrome du Velvet Underground : leur premier album a eu une influence sur la musique inversement proportionnelle à son succès. Vendu à quelques milliers d’exemplaires seulement, rien ne présageait en effet qu’il passerait à la postérité. À ceci prêt, que, comme le dit la légende, tous les acquéreurs du disque ont été tellement marqué par le son du Velvet qu’ils et elles ont créé un groupe dans la foulée.
Ende Gelaende et Pau sont d’indéniables succès. Mobiliser plus de 500 personnes en quelques semaines, comme nous venons de le faire, est en effet une vraie victoire. Mais ce sont surtout des succès qui en annoncent d’autres : nous repartons tou.te.s déterminé.e.s à organiser nous-mêmes de nouvelles actions.
Parce que nous prenons au sérieux l’état d’urgence climatique. Parce que nous nous sommes engagé.e.s à agir pour que les lignes rouges d’un futur juste et durable ne soient jamais franchies. Et nous, nous honorons nos promesses. ( Extrait du site 350.org.fr )

C'est pas fini pas fini...

Revue de Presse de l' événement .
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http://www.sudouest.fr/2016/04/07/congres-du-petrole-a-pau-nouvelles-actions-des-opposants-pour-le-dernier-jour-2324105-4344.php



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http://www.reporterre.net/Le-sommet-du-petrole-offshore-a-Pau-totalement-perturbe-par-les-activistes-du

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Et 1 , et 2 , et 3 journées...

Après 3 journées de préparation au Camp Sirène , place à 3 journées d'action...

Mardi 5 Avril 





Première journée bien remplie détaillée en cliquant Bizi


Mercredi 6 avril 

Résumé de la 2ème journée de blocage

De nuit ...




 comme de jour , on met les bouchées doubles





Jeudi 7 Avril                           PARI TENU !


Résumé de la 3ème journée de blocage



3 journées d'Actions Non Violentes marquées également par des anecdotes savoureuses :

Un congressiste britannique dont le véhicule de société est bloqué par les corps des manifestants allongés sur la chaussée qui mène au palais Beaumont ,  patiente au volant jusqu'au moment où il décide d'offrir des oeufs de Pâques en chocolat , des biscuits ( Bio ) et 2 coussins pour le confort des activistes armlockés à la roue . Il laisse son numéro de portable préférant retourner à son hôtel en confiant aux militants du climat la garde de son véhicule.
 Durant son absence les militants durent dissuader les forces de l'ordre de faire usage d'un chariot élévateur pour débloquer la situation faute d'accord du propriétaire .
Quelques heures plus tard il sera contacté et après une séance de photos souvenirs , nous remerciera visiblement heureux d'avoir récupéré jusqu'à ses coussins auxquels déclara t'il avec le sourire " ses collègues de la Jupiter Subsea Control Systems étaient attachés..."

La colombe et les poulets .
Ne cherchez pas trace de cette fable qui n'en est pas une dans l’œuvre de Jean de la Fontaine.
En effet c'est sur les marches du Palais Beaumont que forces de l'ordre et manifestants se sont réunis pour écouter , entre 2 salves de slogans , à l'occasion d'une lecture publique improvisée , quelques chapitres de la stratégie de la Non Violence de Jean Marie Muller ...

Un couple d'Activistes Non Violents qui avaient réservé une nuit à l'hôtel Villa Navarre où une suite leur avait royalement été proposée en lieu et place de la chambre initialement prévue , sans doute nostalgiques du Camp Sirène , déclenchèrent au milieu de la nuit les alarmes de l'établissement...   

                                               Faites l'humour pas la guerre !

samedi 9 avril 2016

Blocage sommet Petrole Off Shore Pau: Introduction à l'action



Le Pourquoi de cette action en quelques chiffres et dates ?

Le 12 décembre 2015 en conclusion de la COP 21 un accord était formalisé par les états avec un objectif de maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 degrés en essayant de tendre vers les 1,5 degrés pour permettre la sauvegarde d'ors et déjà compromise des états insulaires.

Cet accord ne prévoyant aucune contrainte était établi sur la base de contributions volontaires des états conduisant à une augmentation de 2,7 à 3 degrés .

Le respect de la ligne rouge à ne pas franchir fixée par cet accord de principe dont la signature sera soumise à la signature le 22 avril 2016 à New York incombait de fait aux citoyens.
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Les énergies fossiles dont l'exploitation des réserves connues à ce jour pourrait conduire à une augmentation de 9 degrés  n'étant pas mentionnés dans cet accord !

La découverte par les acteurs de la société civile fin janvier d'une réunion des principaux acteurs du pétrole Off Shore à Pau du 5 au 7 avril dans le but d'optimiser cette exploitation climaticide  ne pouvait qu'amener à une seule conclusion.


Partenaire du mouvement Alternatiba depuis sa création en 2013 , la communauté Emmaüs Lescar Pau devenait de fait le lieu idéal pour accueillir le Camp Sirène .



A l'issue de la 1ère journée l'organisation du camp modèle d'efficacité collaborative ne laissait aucun doute : les 2 prochaines journées consacrées aux ateliers participatifs , aux formations à la théorie et à la pratique des Actions Non Violentes ( mais déterminées ) allaient permettre à chacun de trouver sa place et d'apporter sa contribution au succès de ce qui s'annonçait comme un moment fondateur. 


  

vendredi 1 avril 2016

Dotation exceptionnelle

Mme Marie Clamagirant, directrice général de la société Ratié-Clamagirant à Auterive offre les usines hydro-électrique et ses canaux à la ville d'Auterive !

C'est en abattant un arbre de 91 printemps sur l'ile du ramier qu'un bucheron a trouvé une tôle gravée de la main de M Georges Clamagirant, figure locale d'Auterive. Cette tôle est un testament. Sous une bonne couche de rouille, Mme Marie Clamagirant, actuellement adjointe à l'environnement, déchiffre ce manuscrit et quelle surprise !

Le testament caché jusqu'ici au pied d'un arbre révèle les dernières volontés de M Clamagirant père.
Inutile de tourner autour du tronc, il voulait que tout son héritage industriel datant de 1925 soit légué à la communauté. La mairie est destinataire de cette dotation exceptionnelle. Elle s'est émue haut et fort par la voix de son Maire : "il n'est de nos jours de meilleure nouvelle" s'est exprimé M Bastiani, "M Clamagirant, mon ancien premier adjoint, a toujours été un ami proche et dévoué". Il a effectivement conclu ainsi son testament : "à la mairie reconnaissante". 

La joie de l'opposition est immense ! Le parti pour la reconquête de l'autonomie énergétique de la vallée de l’Ariège est aux anges. c'est un dénouement inouï. Effectivement empêtré dans un conflit sur la gestion sylvicole désastreuse des berges, l'opposition avait fait de la famille Clamagirant la bête noire de l'environnement. Ce testament retrouvé est une chance inouïe !

La mairie a estimé que d'ici l'été, la gestion pourra être reprise à temps plein par ses services. Un contrôle rigoureux de la gestion sera réalisé par l'association Energ'ethic. L’électricité produite sera revendu à Enercoop Midi Pyrénées qui devient également distributeur officiel des bâtiments municipaux.  Écoles, mairie, services techniques seront désormais branchés à de l'énergie garantie 100% renouvelable.

Un énorme soulagement aussi pour les habitants de cette ville qui pourront jouir d'un accès libre sur les berges. Un panneau d'accueil sera installé : "c'est ici chez vous : respecter ce lieu autant que mieux".

Le CAT, à Auterive le 1er avril 2016.

Vélomnibus

 


Bientôt à ?



Pour en savoir plus