L’année 2015 s’annonce comme une année de mobilisation citoyenne sur le climat, avec en ligne de mire le sommet mondial de l’
ONU sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre (la
COP21). Une année de mobilisation, mais de qui exactement
? Si nombre de militants et d’organisations sont déjà en train de se préparer, qu’en sera-t-il des citoyens plus largement
? Pourquoi et comment pouvons-nous toucher les gens au-delà du cercle des convaincus
?
Les personnes les plus sensibilisées à la question ont compris que le
climat était un enjeu crucial pour l’avenir de l’humanité. Que la
trajectoire actuelle nous amène vers une augmentation de la température
qui correspond à un changement d’ère géologique, qui menace les
conditions de vie civilisées sur Terre. Que ce changement pourrait être
plus brutal et plus rapide que ce que nous pouvions prévoir il y a
quelques années encore. Qu’il ne s’agit plus de la survie des
générations futures, mais de celle des enfants qui naissent aujourd’hui
même.
Un sentiment de sidération
Alors que le dérèglement climatique est un défi sans précédent dans
l’histoire de l’humanité, qu’il concerne tous les habitants de la
planète, ce phénomène semble demeurer une préoccupation réservée aux
seuls écologistes. Plusieurs choses peuvent expliquer qu’on ne s’alarme
pas davantage de la situation extraordinaire dans laquelle nous nous
trouvons. C’est un phénomène abstrait, global, difficile à appréhender,
qui semble irréel à beaucoup d’entre nous. Et pour les personnes qui
prennent conscience de ce dont il s’agit véritablement, la vérité est si
dure à affronter qu’elle provoque facilement un sentiment de
sidération, qui conduit à la résignation et au fatalisme.
Or, les alternatives au dérèglement climatique existent. C’est ce que
contribue à démontrer la dynamique Alternatiba en transformant, le
temps d’une journée ou d’un week-end, des centre-villes en
« villages des alternatives ».
Dans une ambiance conviviale et festive, ces villages exposent au plus
grand nombre des alternatives qui sont expérimentées dans tous les
domaines de la vie quotidienne, et qui permettent non seulement de
baisser nos émissions de gaz à effet de serre, mais aussi de construire
un monde meilleur, plus juste, plus humain, plus désirable.
Depuis un an, neuf villages se sont tenus, et cinquante-six autres
sont en cours de préparation, donnant vie à la phrase que Stéphane
Hessel nous laissait en héritage en parrainant le premier
Alternatiba à Bayonne :
« Ensemble, construisons un monde meilleur en relevant le défi climatique ! »
Le climat ne doit pas être une question réservée aux écologistes ou aux
« bobos ».
Au contraire, le climat est d’abord l’affaire des personnes les plus
précaires et les plus pauvres, car ce sont les premières à subir les
impacts du dérèglement climatique. Si cela est flagrant
dans les pays du Sud,
où le changement du climat est déjà une tragédie pour des milliers de
personnes victimes des événements climatiques extrêmes, c’est également
vrai dans les pays du Nord pour des personnes en situation de précarité
énergétique, par exemple.
À cet égard, le partenariat entre Bizi
!
et Emmaüs Lescar, qui a permis de lancer le premier Alternatiba à
Bayonne, fait profondément sens, pour celles et ceux qui considèrent la
climat comme une question à la fois sociale et écologique. Aujourd’hui
plus que jamais, nous avons besoin d’un grand mouvement populaire pour
relever le défi climatique. Précisément parce qu’il faut changer le
système, et donc notre mode de vie, nous devons le faire avec le plus
grand nombre. Nous n’empêcherons pas le chaos climatique si les
écologistes restent les seuls à mener la bataille. Mais nous relèverons
ce défi avec un grand mouvement populaire.
C’est ce à quoi veut contribuer le mouvement Alternatiba, en lançant
aujourd’hui un nouveau pari avec le Tour Alternatiba. Du 5 juin au
26 septembre, un vélo quatre places va parcourir 5.000 kilomètres en
passant de ville en village pour porter encore plus loin le message
d’Alternatiba. Symbole de la transition écologique, de la solidarité et
de l’effort collectif, le vélo quatre places, emblème d’Alternatiba,
fera étape dans cent quatre-vingt territoires où seront organisées des
animations pour tous les publics.
Sportifs et pompiers pour le climat
Le but est d’organiser ces étapes avec des citoyens et des collectifs
de tous horizons : non seulement des associations de défense de
l’environnement et des sections syndicales, mais aussi des clubs de
sport, des groupes de musique, des casernes de pompiers, etc. Il est
temps de sensibiliser et de mobiliser bien au-delà du cercle des
convaincus. Ce sera le sens de ce Tour Alternatiba «
5 000 kilomètres pour le climat
».
Aujourd’hui se lance une grande campagne de financement participatif
afin de rassembler les 61 340 euros nécessaires aux frais logistiques de
ce Tour. Chacun peut y participer, à la hauteur de ses moyens, en
donnant un coup de pouce financier sur
Alternatiba.