Des ouvriers anticipent le CETA
et entament la démolition du ministère de l’Environnement.
Paris,
le 14 octobre - Après le ministère de
l’Agriculture mardi matin, c’est aujourd’hui le
ministère de l’Environnement qui a été
symboliquement démoli. Trente ouvriers s’y sont
en effet rendus pour prendre acte de la volonté
du gouvernement français de voter la signature
du CETA. L'objectif : montrer que ce ministère
deviendrait alors inutile.
Ce
vendredi à 8 heures, trente militant.e.s d'Alternatiba,
d'ANV-Cop 21,
d'Attac,
des Amis de
la terre et de 350.org France,
ont enfilé leurs tenues de chantier pour simuler
un chantier de démolition devant le ministère de
l’Environronnement et le transfert de ses
compétences au secrétariat d’État au Commerce
extérieur.
L'action
avait pour but d’alerter sur les dangers du CETA
qui risque d'être voté par les vingt-huit
ministres du Commerce ce mardi 18 octobre et
appliqué provisoirement dès cet hiver, malgré
l’absence d’étude d’impact officielle récente.
La
ministre Ségolène Royal a elle-même exprimé ses
doutes sur la "climato-compatibilité" du CETA
(1).
Pour
Thomas
Borrell, chargé de campagne des Amis de la terre,
"l'incompatibilité du CETA avec une politique
ambitieuse en faveur du climat ne fait aucun
doute. C’est le droit même de tout État à
adopter démocratiquement des législations
protectrices du climat et de l'environnement qui
est menacé, notamment par l'instauration d'un
système de tribunal arbitral permettant aux
multinationales d’attaquer un État qui prendrait
des mesures contraires à leurs intérêts. Toute
décision publique visant à réduire
l’exploitation et l’importation d’énergies
fossiles pourrait être contestée par les lobbys
énergétiques : ils réclameront des millions
d'euros de compensation aux Etats qui
adopteraient des politiques de transition".
"Sous
la pression citoyenne, plus de 600 institutions
dans le monde ont déjà choisi de désinvestir des
combustibles fossiles pour ne plus être
financièrement et moralement impliquées dans les
énergies fossiles. Pourtant le CETA encourage
clairement l’investissement dans l’extraction et
le transport de ces carburants du passé -
notamment des sables bitumineux. La signature du
traité serait la preuve que le gouvernement
préfère se ranger aux côtés de l'industrie
fossile plutôt que de respecter les principes de
l'accord de Paris, qui exigent de mettre un
terme à l'ère des énergies fossiles dès à
présent ",
ajoute
Clémence
Dubois, chargée de campagne pour 350.org.
"Cet
accord aurait non seulement des effets
désastreux mais menacerait également la
transition vers les alternatives locales et
citoyennes à la crise climatique que l'on défend
au quotidien" rappelle
Jessica
Zeganadin, porte-parole d'Alternatiba et
d’ANV-COP21.
"Énergies renouvelables, relocalisation de
l'économie et de la consommation, services
publics de qualité, emplois durables, tout
serait sacrifié sur l'autel des profits des
multinationales. Ségolène Royal a exprimé ses
doutes, il faut maintenant qu'elle choisisse :
faire respecter les principes de l'accord de
Paris ou signer le CETA ! Sinon, son ministère
risque bien de devenir inutile..." conclut-elle.
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