lundi 17 octobre 2016

Le CETA : Menace sur le Ministère de l'Environronnement

Environronnement : Ronronnement officiel qui tient lieu de politique pour protéger l'environnement . Georges ELGOZY 




 

Des ouvriers anticipent le CETA

et entament la démolition du ministère de l’Environnement.

 
Paris, le 14 octobre - Après le ministère de l’Agriculture mardi matin, c’est aujourd’hui le ministère de l’Environnement qui a été symboliquement démoli. Trente ouvriers s’y sont en effet rendus pour prendre acte de la volonté du gouvernement français de voter la signature du CETA. L'objectif : montrer que ce ministère deviendrait alors inutile.  
 
Ce vendredi à 8 heures, trente militant.e.s d'Alternatiba, d'ANV-Cop 21, d'Attac, des Amis de la terre et de 350.org France, ont enfilé leurs tenues de chantier pour simuler un chantier de démolition devant le ministère de l’Environronnement et le transfert de ses compétences au secrétariat d’État au Commerce extérieur.
 
L'action avait pour but d’alerter sur les dangers du CETA qui risque d'être voté par les vingt-huit ministres du Commerce ce mardi 18 octobre et appliqué provisoirement dès cet hiver, malgré l’absence d’étude d’impact officielle récente.


 

La ministre Ségolène Royal a elle-même exprimé ses doutes sur la "climato-compatibilité" du CETA (1). Pour Thomas Borrell, chargé de campagne des Amis de la terre, "l'incompatibilité du CETA avec une politique ambitieuse en faveur du climat ne fait aucun doute. C’est le droit même de tout État à adopter démocratiquement des législations protectrices du climat et de l'environnement qui est menacé, notamment par l'instauration d'un système de tribunal arbitral permettant aux multinationales d’attaquer un État qui prendrait des mesures contraires à leurs intérêts. Toute décision publique visant à réduire l’exploitation et l’importation d’énergies fossiles pourrait être contestée par les lobbys énergétiques : ils réclameront des millions d'euros de compensation aux Etats qui adopteraient des politiques de transition".  
 
"Sous la pression citoyenne, plus de 600 institutions dans le monde ont déjà choisi de désinvestir des combustibles fossiles pour ne plus être financièrement et moralement impliquées dans les énergies fossiles. Pourtant le CETA encourage clairement l’investissement dans l’extraction et le transport de ces carburants du passé - notamment des sables bitumineux. La signature du traité serait la preuve que le gouvernement préfère se ranger aux côtés de l'industrie fossile plutôt que de respecter les principes de l'accord de Paris, qui exigent de mettre un terme à l'ère des énergies fossiles dès à présent ", ajoute Clémence Dubois, chargée de campagne pour 350.org.
 
"Cet accord aurait non seulement des effets désastreux mais menacerait également la transition vers les alternatives locales et citoyennes à la crise climatique que l'on défend au quotidien" rappelle Jessica Zeganadin, porte-parole d'Alternatiba et d’ANV-COP21. "Énergies renouvelables, relocalisation de l'économie et de la consommation, services publics de qualité, emplois durables, tout serait sacrifié sur l'autel des profits des multinationales. Ségolène Royal a exprimé ses doutes, il faut maintenant qu'elle choisisse : faire respecter les principes de l'accord de Paris ou signer le CETA ! Sinon, son ministère risque bien de devenir inutile..." conclut-elle.


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